PEINDRE SON TOIT EN BLANC : VOUS L’AVEZ SÛREMENT DÉJÀ REMARQUÉ LORS DE VOS VOYAGES, MAIS CERTAINS PAYS COMME LA GRÈCE LE SAVENT DEPUIS LONGTEMPS : PEINDRE SON TOIT EN BLANC AIDE À REFROIDIR SA MAISON. CETTE TECHNIQUE ORIGINALE PERMETTRAIT DE LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, SPÉCIALEMENT DANS LES PAYS CHAUDS !

Et c’est l’avis de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Kim-moon. En effet dans une récente interview à la BBC, l’ex-diplomate vante les mérites de ce procédé: « Peindre son toit en blanc peut réduire la température du toit jusqu’à 30 degrés, et donc faire chuter la température intérieure d’un bâtiment d’environ 7 degrés. L’impact sur la consommation d’énergie est considérable. »

Un procédé que vous connaissez déjà, puisque l’on sait que le blanc rejette les rayons du soleil en été, et est donc plus agréable à porter lorsqu’il fait chaud. Il parait donc logique de penser que ce système peut également fonctionner à une plus grande échelle, les toits des bâtiments et maisons. C’est alors ce qu’on appelle les « cool roofing » ou littéralement les « toitures refroidissantes ».

Ainsi, les bâtiments emmagasinent moins de chaleur et refroidissent plus vite la nuit, limitant le recours à la climatisation.

PEINDRE SON TOIT : UN PROJET DÉJÀ LANCÉ EN INDE

En 2017, en Inde grâce aux recherches de la NASA, un projet a été lancé afin de peindre les toits de plusieurs milliers d’habitants en blanc, dans l’espoir de lutter contre les hausses des températures. Tout se passe dans la ville d’Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde. Là-bas, l’été, les températures avoisinent régulièrement les 50 degrés, ce qui est énorme !

Cette étude a duré un été et elle a réussi à démontrer que la température de ces surfaces repeintes en blanc, a diminué de 30°C par rapport à des toits classiques, plus foncés. À l’intérieur des bâtiments, les températures ont baissé de 3 à 5°C.

Des résultats confirmés, par une étude du laboratoire de recherche de l’université de Berkeley en Californie, qui ont montré une baisse moyenne de 31 degrés par rapport à la température d’un toit « classique » lors d’un après-midi estival… en Inde en tout cas.

Car ce processus serait difficilement réalisable en Californie, par exemple, où près de 60 % des bâtiments sont fabriqués en métal et en béton, des matériaux qui retiennent la chaleur à l’intérieur des bâtiments, même recouverts d’un revêtement blanc.

De plus, pour vous donner une idée de l’ampleur possible de cette astuce, une extension globale du « cool roofing » à l’ensemble des pays chauds, compenserait l’émission de 24 gigatonnes de dioxyde de carbone, l’équivalent des émissions d’environ 300 millions de voitures pendant 20 ans.

Incroyable n’est-ce pas? Et ce n’est pas tout !

S’inspirant de cette idée low-tech, de plus en plus de villes dans le monde décident de changer la couleur de leurs toits. À New-York par exemple, où l’on prend la chose au sérieux, près d’un million de mètres carrés de toits ont été repeints en blanc.

À éviter dans les pays froids

Vous l’aurez compris, le « cool roofing » semble davantage destiné aux pays chauds, où l’on utilise d’ailleurs la technique depuis longtemps, notamment en Europe du Sud et en Afrique du Nord. Cependant, dans les régions aux hivers froids, le procédé serait beaucoup moins rentable. Il aurait même l’effet inverse.

En effet, peindre son toit en blanc, rendrait les toits en des endroits qui n’absorbent plus l’énergie thermique du soleil, et qui ne feraient qu’augmenter la demande de chauffage, et donc augmenter la consommation d’énergie et les émissions de CO2.

En France, au regard de la loi, il y a aussi des limites. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) impose des règles à l’ensemble des résidents de chaque commune. En fonction de votre PLU, vous pourrez, ou non, repeindre votre toit. Mais les lois évoluent aussi en même temps que les mentalités, donc il est fort à parier qu’il y aura certaines évolutions à l’avenir au fur et à mesure que ce procédé se fait connaître dans le monde.

Néanmoins, il est également possible de défendre sa propre cause auprès des pouvoirs publics. C’est le cas par exemple à Grenoble, où les habitants ont présenté le projet de repeindre tous les toits des bâtiments publics au budget participatif de la ville. Et cela a été accepté !

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