Olivier Widmaier Picasso
Olivier Widmaier Picasso est juriste de formation, producteur de documentaires de télévision et auteur de plusieurs ouvrages sur la vie et l’œuvre de son grand-père Pablo Picasso. Il vit entre Paris et les États-Unis.
Son engagement pour la protection environnementale est né d’une observation du quotidien, et de gestes anodins qui profitent à tous, et de la prise en compte d’une accélération des désastres climatiques récurrents et de la pollution alimentaire qui imposent une responsabilité collective et des mesures contraignantes mais inéluctables de survie. Nous avons l’honneur de le recevoir sur notre blog. Il a pris le temps de répondre aux questions d’Agathe Godard sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur.
Quelles sont tes bonnes résolutions green pour l’année 2021 ?
Je réussis de jour en jour à réduire ma consommation en viande. Je m’adapte en mettant en perspective ma santé et en ne négligeant pas les vitamines nécessaires. Ma consommation de viande rouge est devenue anecdotique et je privilégie les viandes blanches et les poissons au stock suffisant.
Mais les élevages, les OGM ou l’état des océans font peur … Il faut là aussi réformer au niveau mondial ce qui aura des conséquences chez les éleveurs, les pêcheurs et les agriculteurs qu’il ne faut pas sacrifier du jour au lendemain. D’ailleurs, l’économie de la chaîne alimentaire doit redevenir décente. La grande distribution doit agir en ce sens.
Dans quel secteur aimerais-tu voir des innovations green ?
L’industrie alimentaire doit se transformer car elle a une grande responsabilité sanitaire et écologique. Pour les transports, il faut multiplier les stations de recharge pour les véhicules hybrides et rechargeables mais il faut investir sur les infrastructures et surtout adopter des normes universelles de prises de courant.
Pour la mode, je pense que la pandémie va changer beaucoup de réflexes d’achats et d’accumulations inutiles. Les réunions en Zoom nécessitent moins de costumes et donc de nettoyage ! L’effet domino profite à l’écologie.
Je crois beaucoup en l’architecture « green » comme ces immeubles développés à San Francisco sans air conditionné et qui sont naturellement ventilés et ombragés. Franchement, les couloirs de rejets d’air chaud au-dessus des immeubles de grandes villes comme New York ou Dubaï sont une folie ! Il faut une politique mondiale et on ne sera pas moins heureux de ne plus être frigorifiés …
Quels gestes écologiques pratiques-tu au quotidien ?
Peu à peu, l’écologie s’est installée dans ma vie. Je trie en permanence, à Paris, en Normandie ou à Miami. J’ai réalisé que la quantité de plastique et de papier jetée chaque jour est hallucinante ! Le pire est le suremballage en papier de produits conditionnés en plastique comme certains yaourts. Je suis frustré par la perte d’énergie fossile et mon énergie à trier, voire nettoyer avant le tri.
Je collectionne les voitures depuis longtemps mais je roule en « hybride » à Paris et bientôt en tout électrique. Je me suis aussi renseigné pour probablement transformer des voitures anciennes en y installant un moteur électrique. Ce sera parfait !
Je coupe aussi l’eau en me lavant les dents, j’éteins la lumière en sortant d’une pièce : ces petits gestes anodins sont essentiels et à multiplier par des millions d’individus.
La personnalité green qui t’inspire ?
J’ai une préférence pour Yann Arthus-Bertrand qui montre et suggère plutôt que de donner des leçons et culpabiliser, et surtout pour Bertrand Piccard et la Fondation Solar Impulse. Ils ont identifié 1 000 solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, en mettant en avant la technologie plutôt que de rejeter la responsabilité sur les populations incapables de s’unifier. C’est très intéressant.
