Le monde végétal éprouve des émotions
Le monde végétal a toujours été perçu comme un monde figé et muet qui ne sert que d’abri pour les animaux ou d’un beau cadre verdoyant pour les petites escapades. Or, les plantes semblent dégager autant d’émotions envers leur environnement qu’un être vivant.
De plus en plus d’études démontrent que les végétaux sont extrêmement réceptifs aux actions exercées sur eux comme l’agression d’un herbivore, le souffle du vent ou encore le son de l’eau qui coule à côté.
Selon Marc-André Selosse, biologiste et professeur au Muséum national d’histoire naturelle, dans son livre « Les goûts et les couleurs du monde » ; Les plantes réagissent physiologiquement aux stimulations extérieures et elles communiquent constamment entre elles. Elles sont capables de percevoir des signaux comme elles peuvent aussi en émettre.
Une connexion hyper forte !
Dans les forêts ou les prairies, chaque centimètre cube de sol contient de 100 à 1 000 mètres d’hyphes (un réseau de fins filaments invisibles qui constituent l’essentiel des champignons). Ces hyphes de diverses espèces, connectent souvent plusieurs arbres, pas nécessairement de la même espèce pour former une sorte de « Wood Wide Web » ou des autoroutes d’information souterraines comme les a nommé Catherine Lenne, chercheuse et biologiste dans son livre « Pour la Science n°101».
Ce réseau permet aux arbres et aux plantes d’échanger entre eux pas que par les champignons mais aussi par leurs racines !
Des expériences en pot ont montré que si une plante est attaquée par un virus ou un puceron, les plantes autour qui sont connectées avec le même champignon sur leurs racines, peuvent réagir contre cette attaque. Tandis que, les plantes qui ne sont pas liées par les mêmes champignons sont incapables d’y répondre.
Pour certains chercheurs cette entraide semble suspecte, puisque les plantes sont toujours en compétition que ce soit pour le sol à travers leurs racines ou pour la lumière lorsque leurs feuilles sont mélangées.
La sensorialité des végétaux
Depuis plus d’une trentaine d’années, les recherches biologiques ont démontré que tous les végétaux sont sensibles au toucher et aux flexions. Catherine Lenne prend l’exemple de plantes confrontées à trois facteurs extérieurs : le toucher, le vent et le tuteurage.
Dans ces trois cas, les plantes ont modifié leur forme suite au contact. Elle précise que chez ces végétaux, des modifications sont observées sur la croissance en hauteur, l’ancrage racinaire et l’épaisseur du bois. Ce syndrome de réponse est appelé la thigmomorphogenèse.
Les plantes captent les sons par les vibrations qu’ils envoient. Ceci explique pourquoi les racines tendent à grandir en direction des rivières quand il y a un bruit d’écoulement d’eau.